21-06-21 Portrait Les membres
Marion CHAUSSONNET fait partie de ce qu’on pourrait appeler la « nouvelle génération d’entrepreneurs ». A 25 ans, elle crée sa société Askovet, un succès qu’elle cultive et fait évoluer au fil des jours. Nous avons échangé avec la jeune femme autour de ses projets, de ses réussites et de ses ambitions.
Askovet est un service de « chatbot » vétérinaire, comprenez un tchat (= discussion) où un robot répondra à toutes vos questions liées à la santé de votre animal de compagnie. Ce projet, Marion CHAUSSONNET l’a bâti en s’associant à une vétérinaire. Le robot a la capacité de répondre en direct à des milliers de questions sur la santé des chiens, chats, chevaux, lapins et plus récemment des hérissons.
L’idée derrière Askovet a été de répondre à un besoin croisé, entre le propriétaire d’animal et son vétérinaire. Inquiet, le propriétaire d’animal de compagnie cherche à obtenir une réponse rapide et précise à son problème ou à sa question. Habituellement, il va appeler son vétérinaire, ce qui engendre une consommation de temps non-négligeable pour le professionnel, estimée en moyenne à 3h par mois. Askovet permet donc de répondre aux inquiétudes tout en faisant gagner du temps aux professionnels de santé animale.
« Nous avons travaillé avec de nombreux vétérinaires sur la définition de notre base de données. Nous sommes partis des questions les plus souvent posées à leur standard téléphonique, et avons défilé ainsi chaque sujet, pour chaque animal. Toutes les réponses ont ensuite été vérifiées et validées par un autre groupe de vétérinaire, afin de garantir une information de qualité. »
Ce robot nommé « ASKO » est à destination du client et des professionnels, peut être utilisé sur Facebook via l’outil de conversation Messenger mais également sur le site internet du vétérinaire même. En effet, Marion CHAUSSONNET ne s’est pas contentée de créer un seul service avec son chatbot. Elle a également développé une agence digitale à destination des professionnels pour les accompagner dans le développement de leur présence en ligne : site internet, community management, fiche entreprise sur Google, et le chatbot. Autant d’outils que les vétérinaires n’ont pas le temps de mettre en place ou à jour, et pour lesquels ils ne sont pas formés à utiliser.
« L’agence digitale est une petite partie de l’activité d’Askovet. Avec le chatbot sur Messenger, est apparu le besoin d’avoir une plateforme centralisant toutes les informations que le robot possède. Nous avons passé du temps à chercher la forme que pourrait prendre cette plateforme. Une fois que nous avions identifié le modèle idéal, nous avons développé un nouveau service, cette fois centré sur la formation. »
Grâce à des notifications SMS, chaque utilisateur est informé des dernières formations disponibles. Ces formations s’effectuent sur des formats très courts (5 minutes) étalés sur 5 jours pour garantir un taux optimal de suivi et de réussite. En moyenne, 85 % des utilisateurs réalisent 100 % des formations qu’ils débutent !
« Nous les relançons une fois par mois pour les sensibiliser à des sujets importants ou à des maladies particulières. Nous opérons également un service de suivi médical régulier avec ce nouveau service. Parfois, certaines évolutions ne nécessitent pas une consultation chez le vétérinaire, notre robot peut répondre simplement à ce besoin d’accompagnement. »
L’évolution de son chatbot vers le e-learning a bien été suivie aussi bien par les particuliers que par les professionnels de la santé animale. Aujourd’hui Askovet compte plus d’une centaine de clients professionnels, qu’ils soient cliniques vétérinaires, laboratoires ou réseaux de vétérinaires. Il y a plus de 50 000 apprenants utilisateurs de ses contenus de formation, professionnels et particuliers, et le robot a échangé plus de 5 millions de messages depuis son lancement sur Facebook.
Cette troisième offre de service, dédiée aux vétérinaires, « DOOG », a été lancée à l’été 2020, et a reçu un bel accueil de la part de la profession puisque les prévisions de vente de lancement de la dirigeante ont largement été dépassées.
Sa fibre pour l’entrepreneuriat, la jeune femme l’a développée au sein des équipes du carrossier Theault. Elle a participé aux tout débuts et au développement de Renteo, le service de location de camions pour chevaux. Une véritable expérience d’intrapreneuriat qui lui a ensuite donné envie de créer sa propre entreprise.
Les débuts d’Askovet ont été ponctués d’obstacles à surmonter. La phase de « test and learn » de la base de données du premier robot a duré plusieurs mois, avec la véritable difficulté de convenir et répondre aux attentes à la fois des propriétaires d’animaux de compagnie et aux vétérinaires. Aller au contact des vétérinaires s’est également révélé difficile. La profession sous-tension n’a que peu de temps à accorder et n’est pas intéressée par le développement de sa clientèle, étant déjà débordée.
Marion CHAUSSONNET n’a pas hésité à bien s’entourer pour continuer à avancer dans son projet. A seulement 28 ans, elle est à la tête d’une équipe de 6 personnes : vétérinaire, ingénieur pédagogique, commercial, chargé de projet, chargé de communication et son associé. En parallèle de son activité, elle se forme pour améliorer ses compétences en management, afin d’être plus à l’aise dans son rôle de dirigeante.
La pertinence et le caractère innovant d’Askovet ont été très vite remarqués et reconnus. La société est incubée à Unitec Bordeaux et à KEDGE Business School, elle a également bénéficié de subventions de la part de la Région Nouvelle-Aquitaine et de BPIfrance. Marion CHAUSSONNET est également intégrée au Club des entrepreneurs de la Fondation Intermarché.
« Grâce au réseau du Pôle Hippolia, j’ai bénéficié d’un accompagnement et d’un suivi dès la création de mon projet. Le Pôle Hippolia m’a permis d’entrer dans les rangs du programme Itinéraire Sterne de Normandie Incubation. »
L’entrepreneuse ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. D’ici 5 ans, elle aimerait avoir dépassé avec assurance le million de chiffres d’affaires. Pour cela, elle souhaite internationaliser son contenu, partir à la conquête de l’Europe et réussir sa première levée de fonds.